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Révision : et si on se lançait ? (Partie 1)

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Message par Jean-Marc Dim 13 Avr - 15:25

Sur les deux posts "Anatomie d'une Vostok (1)" et "Anatomie d'une Vostok (2)", on a vu comment déboiter un calibre, déposer l'aiguillage et un cadran. Et si on se lançait pour une révision complète d'un mouvement simple, non automatique et sans dateur pour commencer?

Si c'est une première, l'aventure commence par la recherche d'une victime car attendez vous à avoir des surprises : à ma 1ère expérience j'ai perdu succéssivement l'ancre (retrouvée intacte le lendemain après 1heure à 4 pattes... :tete: ), la lyre de l'antichoc de pont (jamais retrouvée), satellisé le ressort principal qui ma sauté 5 fois au nez avant de le remettre dans le barillet :fou:.

La victime : une horrible Raketa russe des année 70 dénichée dans une boutique du quartier d'Ainay à Lyon. Difficile de trouver pire :malade: ... et pourtant elle tournait Shocked. Partir sur une montre fonctionnelle est indispensable. Ajouter une panne a ce stade est décourageant.

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Que nous faut-il pour attaquer la bête et en plus de l'outillage utile pour le déboitage déjà vu?

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Le point central : un bon jeu de tournevis horlogers si possible sur un carousel (les tournevis de fabrication française ont très bonne réputation et coûteront moins cher qu'une série suisse). Ce carousel est livré avec des lames de rechange dans toutes les dimensions (75 Euros en 2005).

Un coin calme (idéalement un établi horloger drunken ) et très bien éclairé, un petit tapis de travail horloger de couleur vert clair qui ne fatique pas les yeux. Une paire de brucelle droite Carpenter N°3 (là ne pas lésiner sur la qualité prendre du Bergeon suisse).

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Pour quelque Euros : des claies pour déposer méthodiquement les pièces dans un ordre convenu (ponts, balancier, echappement, système de remise à l'heure, etc). Si on a pas de schéma technique du calibre, on prendra des photos en cours de démontage pour s'y référer plus tard au besoin.

Une fois démonté, on aura besoin de laver les pièces à l'essence F dans un pot (un petit "benzinier" horloger n'est pas indispensable mais fait réver...) . Certaine pièce passeront à la "lessive" aqueuse (pas le balancier spiral, pas l'ancre, pas le barillet/ressort) pour un décrassage de fond.

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On rincera à l'eau, puis à l'eau distillée avant un séchage délicat sur papier et la fameuse poire Bergeon.

Un poste difficile (c'est très cher) mais indispenseable sont les lubrifiants :


  • Moebius 8200 pour les pièces de force (mécanisme de remise à l'heure remontoir, barillet etc...)
  • Au minimum une huile fine fluide de synthèse d'horlogerie : 9010 Synt-A-Lube Moebius pour les pivots et pièces rapides. (la 9020 "Synta-Visco-Lube" convient pour les pièces plus lentes du rouage.
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La stabilité chimique des ces huiles est particulièrement travaillée. Elles sont spécialement utilisées en micromécanique pour durer des années (utilisée dans les disques dur informatique aussi par exemple) dans des conditions de températures utile pour une montres.

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La manupilation des ces lubrifiants nécessite au moins deux "piques huiles" : une pour l'huile fine (rouge Bergeon) et un plus large pour la graisse 8200 (vert Bergeon).

Autre outillage indispensable aussi ici : le porte mouvement. Ne pas sacrifier la qualité son rôle va être critique dans ce qui suit. Le travail s'effectue à la loupe mono-occulaire 2 1/2 pour avoir du champ de vision. La x12 est très accessoire pour inspecter un trou ou un pivot.

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Bien. On y va?

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Pour la petite note historique ce calibre Raketa (Paketa, rocket, fusée) a été manufacturé entièrement à la manufacture de St Petersburg dans le quartier de Peterhof vraissemblablement dans les années 70. La manufacture est aujourd'hui transformée en pépinière d'entreprises à la manière de Lip à Palente (Besançon)...

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Elles furent distribuées un moment en France avant l'invasion du quartz bon marché (Prisunic, Monoprix, Nouvelles Galeries, etc...) à prix imbatables d'où sa présence en brocante à Lyon, j'imagine. Ces traces de peinture, et ciment indiquent qu'elle fût porté par quelqu'un dans le bâtiment...

Le déboitage nécessite le retrait de la tige de remontoir et le cercle ressort d'emboitage. Le reste n'a plus de secret pour vous maintenant.

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Faisons comme si la cadran était en bon état... :tete:

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On dépose le cadran après en récupérant de suite le resort rondelle qui maintient la roue des heure que l'on dépose délicatement pour ne pas qu'elle tombe spontanément et on pose le calibre sur le porte calibre en serrant prudemment.

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On remet la tige de remontoir car elle va nous servir un peu. Faisons d'abord un peu de géographie. On voit ici le calibre coté fond par opposition au "coté cadran" que voici ici remonté et propre :

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La roue des heures est en place ainsi que le mécanisme de remise à l'heure complet. Coté fond on voit :

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Le rochet (ratchet) qui donne la force du ressort principal dans le barillet et remonté pat la roue de couronne. Le pont supérieur est la grande pièce en travers posionnant le rouage qui transmet la force à l'echappement qui anime le balancier via l'ancre. Sur cette photo le ressort lyre de l'antichoc est manquant.

Premier travail possible : on peut déposer (même ressort remonté) l'ensemble balancier-spiral. Tant que l'ancre est en place, on ne risque rien. Par contre il faut impérativement décharger le ressort principal en libérant le cliquet qui verrouille le rochet et en accompagnant le mouvement libre du barillet à l'envers via la tige de remontoir et la couronne.

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On en profite pour s'entrainer à bien prendre les vis et les pièces avec les brucelles car au début on assure mal les prises et c'est là qu'on satellise les petites pièces. Ce sera encore pire avec les ressorts autant le savoir tout de suite :fou: . On s'exercer à le remettre en place. Si le ressort est remonté on peut voir immédiatement la mise en mouvement du balancier par l'ancre avant même de serrer le pont (signe d'excellente santé du système). On peut aussi avec précaution faire jouer l'ancre à vide pour percevoir son impulsion et le travail des palettes sur la roue d'échappement.

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La suite dans la partie 2 ici

Jean-Marc
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