Compte rendu d'un stage final N4

bonsoir à tous
Me voici au stage final n4, enfin !
La préparation commençait à devenir longue, autant en finir
En voici le compte rendu que j'essaierai d'alimenter tous les jours si on m'en laisse le temps ...

Samedi 11 juin : 1e jour du stage
Départ à 7h du matin direction Niolon pour le centre UCPA, avant le rush du week-end de Pentecôte.
Mes compagnons de route, Patrick et Philippe sont à l'heure, le moral est au beau fixe même si nous avons eu quelques pépins physiques la veille (psychosomatiques ?).
Nous refaisons le monde (de la plongée) dans la voiture.
Arrivés à 10h30, nous retrouvons les autres stagiaires, 28 prépa N4 et 21 MF1.
Repas copieux, il faut prendre des forces. La nourriture est assez bonne, les desserts intéressants ...
Puis le programme nous est présenté. Et là, la grosse claque : 5 ateliers de travail chaque jour jusqu'à mercredi.
De 8 à 10 : 800m PMT ou 500m capelé
De 10 à 12 : descente dans le 40m, réactions et interventions ou remontée assistée de 30m
De 14 à 16 : mannequin ou apnée 10m
De 16 à 18 : remontée sur expiration + démonstration technique avec handicap de 20m
De 20h à 22h : matériel et matelotage
Ensuite examens de jeudi à samedi inclus.
On se regarde tous un peu surpris, on n'imaginait pas un tel programme même si l'on s'en doutait.
Après 8 mois d'entrainement, cela devrait passer.

Pour ce samedi après-midi, on a plus de chance : plongée de réadaption pour valider le lestage et conduite de palanquée.
Je plonge avec Lionel, MF2 et directeur du stage, qui joue le rôle d'un N1 assez ... indiscipliné : quand il n'est pas au milieu de mes palmes, il part à droite quand je pars à gauche, il remonte quand je descends, il touche à tout. Ça n'est jamais très méchant, la plongée se déroule sans gros problème, je suis assez content de ma prestation. Paramètres : 16m pour 30mn, mon N1 avait froid. Un vrai froid, l'eau est à 14°. Certains ont trouvé 12° à 20m.

Ce soir, soirée libre, il fait beau et bon, on en profite pour discuter sur la terrasse où je me trouve en train de rédiger ce compte-rendu.
Direction le lit à 21h30, cela ne m'arrive jamais, moi qui me couche rarement avant 1h du matin.
Demain, il faudra être équipé à 8h pour le 800 m PMT avant que le mistral ne se lève franchement.

Les choses sérieuses commencent.

bone chance

bonne chance pour la suite du stage.

bon courage pour la suite

Bon courage et bravo c'est un sacré truc ce N4 !!

c'est un programme de fou

bon courage et aussi attention à toi avec un tel programme

Du lourd Bon courage !!

Lionel

Stage N4, dimanche 12 juin

La nuit a été courte, impossible de m'endormir avant minuit, j'ai regardé un film sur l'ipad.
Mes compagnons ronflent pas mal, boules Quies obligatoires.
Lever 7h, petit déjeuner à l'ouverture du resto à 7h30 au pas de course, la météo n'est pas très favorable. De fait, nos instructeurs préfèrent nous lancer sur le 800m assez tôt.
Donc rendez-vous sur le quai à 8h et embarquement sur le bateau qui nous largue à 800m de l'arrivée, le quai de Niolon qui parait tout petit.
L'eau est vraiment fraiche, surtout à cette heure-ci. Léger courant de face. Échauffement de deux minutes avant le départ.
Comme d'habitude, Ben, le bi-athlète du groupe (natation, rugby !) part comme une flèche. Je le suis pour m'extirper de la meute et éviter claques et coups de palmes.
Au bout de 50m je le laisse partir et je prends mon rythme de nage.
Devant moi, il y a un autre nageur qui a fait comme moi, il me servira de lièvre. Je nage pendant 700m avec un stagiaire qui a exactement le même rythme.
100m avant l'arrivée, j'accélère le rythme et double mon lièvre, merci à toi, je n'ai toujours pas trouvé qui tu étais.
Je finis en 11mn30, une minute derrière la fusée Ben.
Je n'ai jamais fait ce temps là avant, je tourne en piscine et en lac en 12mn30 en moyenne. Je doute de la distance (surtout avec du courant de face) mais mes camarades finissent eux dans leur temps habituel.
J'ai le dos flingué, mes 5kg de plomb me fusillent les reins. J'aimerai bien en enlever mais je dois conserver le même lestage pour les épreuves de mannequin et d'apnee.
Il est 8h45, nous avons une heure de libre avant la prochaine épreuve.
J'en profite pour dormir au soleil avec ma combi qui sèche sur moi. Oui, ma chérie, j'ai mis ma casquette pour ne pas prendre un coup de soleil.
9h45, épreuve d'assistance gilet à 30m. Je suis avec JC, prepa N4. Nous avons démarré la plongée la même année, avons le même nombre de plongées (250), sommes nés à Marseille tous les deux, mais on ne se connait pas bien encore. Nous profitons de ces quelques instants pour le faire.
Notre instructeur est Denis, instructeur régional et président du jury.
Autant ne pas se rater avec lui, faire bonne impression sous l'eau, on ne sait jamais si il y a problème lors de l'examen.
Du coup, petit stress avant de démarrer la plongée.
Denis nous met en confiance par son briefing, il semble assez zen et serein.
Mise à l'eau, descente à 30m, l'eau est froide, 14°, stabilisation ok, Denis me fait signe que cela ne va pas.
J'interviens, le prend en charge, je gonfle la stab et lui demande de ventiler. La vitesse de remontée rapide au début se stabilise sur les 12 à 15m/mn. Vers 8m, je ne trouve plus ma purge rapide, je pars légèrement a l'horizontale le temps que ma purge lente fasse effet. Rétablissement, arrêt à 5m, tour à 360°, arrêt de l'exercice.
Super, tout s'est bien passé, je pense que ma démonstration a été bonne.
Au tour de JC, même si le départ est un peu lent, il fait aussi une belle remontée.
Nous redescendons sur le fond de 34m.
Denis nous montre alors une autre manière d'intervenir sur une personne inanimée qui git sur un fond. Il nous montre deux types d'intervention, l'une avec la force des bras pour rétablir la personne, celle à laquelle nous sommes habitués dans le sens où elle semble la plus naturelle dans une situation de stress. Mais elle est peu efficace et mène souvent à l'essoufflement. Et l'autre, toute en sérénité uniquement à l'aide du gilet en prenant le temps nécessaire mais toute en efficacité.
C'est con, ça a l'air super simple à réaliser, personne ne nous avait jamais montré une technique pareille. Et pourtant nous connaissons tous les gestes techniques nécessaires à sa réalisation. C'est l'assemblage du tout que nous n'avons jamais imaginé.
A notre tour d'essayer, JC et moi réussissons aussi cet exercice de 34 à 25m sans aucun problème.
Paliers et tout le toutim, nous remontons avec la banane.
Denis nous félicite pour nos remontées, ne rien changer, tout est en place.
Voyant que tout allait bien sous l'eau, Il en a donc profité pour nous montrer cette façon d'intervenir, hors programme, mais peu importe, nous avons appris quelque chose de nouveau aujourd'hui.
Nous avons marqué des points pour la suite.
C'est important car cela risque d'être plus compliqué notamment avec deux moniteurs avec lesquels je me suis engueulé lors des week-end de formation à Fréjus.
Repas rapide et léger car nous attaquons le mannequin dans la foulée.
Pour information, c'est une épreuve où l'on doit nager 100m puis apnée enchainée de 20s à 6m puis surface moins de 10 secondes pour redescendre à 6m récupérer un mannequin que l'on tracte ensuite en surface sur 100m. C'est une épreuve notée sur le temps de réalisation  (12 points) et sur la technique (8 points sur la rectitude des lignes de nage, le porté du mannequin pour ne pas le noyer le pauvre, les canards ...). Il faut gérer son effort pendant près de 5minutes car elle demande du foncier, de la récupération et de l'explosion. Pas simple.
Nous sommes à la bourre, l'échauffement sera léger, je passe en 2D.
Je la finis en 5mn et 2s, soit 35s de plus que mes temps habituels. Je ne suis pas très content de moi, aucune explosion sur les derniers 50m, mes jambes refusaient. Les 2s me coutent un point. Tout le reste étant bon, c'est pas si grave.
16h, on attaque la remontée sur expiration (RSE, remontée en apnée de 20 à 3m) et la démonstration technique (DTH, remontée d'une personne inanimée à la palme uniquement de 20m à la surface avec tractage en surface sur 50m). Ces deux épreuves ne me posent pas de problème, mais on ne sait jamais.
Je suis avec Gérard, prepa N4 et Yves notre moniteur Mf1.
J'attaque la RSE trop rapide, j'ai beau ne plus palmer quasiment, j'arrive tout juste en 45s à 5m (temps minimum). Heureusement l'OSTC m'affiche le temps qui s'égraine en gros plan. Je fais mon tour à 360° très lentement et prends mon temps pour montrer que je peux encore rester en apnée. 
Gérard attaque la sienne, elle est parfaite.
Retour au fond, Yves est inconscient, j'attaque donc la DTH. Je fais gaffe à ma vitesse de remontée, j'ai l'impression de faire une bonne démonstration.
Idem pour Gérard.
Au debriefing, Yves me confirme que j'étais un peu rapide sur la RSE alors que j'en avais sous le pied, il faut que j'ajuste la vitesse de la prochaine.
Pour la DTH, il m'avoue que c'est parfait, un modèle du genre. Wouaou, ça fait plaisir à entendre, attention aux chevilles. Et surtout à la refaire aussi bien le jour de l'examen. Pour Gérard, exactement l'inverse : RSE parfaite, DTH un poil trop rapide, à affiner. Au final, nous sommes super contents de cette plongée.
Il ne reste plus que le matelotage pour finir la journée entre 20h30 et 22h. C'est l'épreuve qui me gonfle le plus : des noeuds, l’accastillage, l'équipement du bateau, les termes, je connais le strict minimum, ayant fait l'impasse des révisions sur le sujet. Il va falloir que je bosse cette partie avant l'examen.
Il est 23h15, l'heure d'aller de coucher, la journée de lundi va être rude avec un moniteur que je n'apprécie pas beaucoup. Et je pense c'est réciproque.

(tapé avec un Ipad, désolé s'il reste des coquilles)

Bon courage pour la suite, en espérant que vous aurez beau temps toute la semaine
Sacrés souvenirs que ce stage Niv 4, enfin 2ème éch pour moi car c'était il y a 21 ans à Bendor.... Niolon, c'était pour le MF1...

Whaou, bravo tiens bien le coup .. on attends la suite.

Bon courage pour la suite.
ça a l'air bien hard quand même le N4, remarque c'est de l'encadrement, donc vaut mieux savoir bien gérer.

L'ami avec qui nous allons faire le baptême était resté flou sur son non passage de N4 : je comprends mieux ...
Chapeau !

Merci pou le CR et good luck pour la suite et surtout pour l'exam.

Pour un novice comme moi ça fait un peu peur tout ça !

Ben

L'objectif n'est pas de faire peur ni de passer pour des surhommes
La moyenne d'âge est assez élevé (45 ans) et nous ne sommes pas des athlètes.
Il y a un an, je n'imaginai pas être capable de passer cet examen
Comme pour tout, une bonne préparation permet d'arriver au niveau attendu.
Après il est toujours possible de discuter de l'intérêt ou de la pertinence de certaines épreuves mais ce n'est pas l'objet du sujet

La suite arrive ce soir

Stage N4, lundi 13 juin

C'est le club med aujourd'hui, seulement 4 épreuves et sieste de 14 à 16h.
On doit être trop bons : pas besoin d'en faire trop, ils assurent.
Ou trop mauvais : repos nécessaire, ils ne supportent pas la charge.
En fait, c'est lié aux épreuves de plongée du jour :
Apnée 10m à 8h30
Plongée à 40m avec descente dans le bleu et réactions/interventions à 10h
Plongée à 30m avec assistance gilet à 16h
Et toujours matelotage et matériel de 20h30 à 22h

L'eau est toujours aussi froide, l'apnée se fait un peu à l'arrache, peu d'échauffement, je passe toujours en 2e position, les oreilles passent 2 fois sur 4 durant les essais.
Je me souviens alors du moniteur d'apnée qui nous avait conseillé de surcompenser en surface pour faciliter la compensation durant la descente.
Et ça marche nickel, aucun souci pour l'apnée, tout se passe bien sous l'eau.
A la surface, c'est autre chose : je donne mon nom, Einstein, puis le vrai, le moniteur n'apprécie pas. Bon ok.
Un deuxième me fait remarquer que je n'ai pas de tuba. Je lui réponds un peu sèchement que le règlement de l'épreuve ne l'impose pas. Oh merde, le moniteur en question, c'est Denis le président du jury. La boulette ! :-(
il me prend à part pour me faire la leçon, gentiment : le N4 doit montrer l'exemple, le tuba est un élément de sécurité, il est important que les élèves en aient un ...
Pour finir sur le fait qu'en plongée, il n'en met jamais.
Oh là, et je fais quoi, moi, avec ses remarques ?
Je vais voir un moniteur avec lequel je m'entends bien pour avoir son avis : j'ai compris, je vais faire tout bien comme il faut jusqu'à la fin, et si j'ai mon tampon, je ferai comme je veux ensuite. Si jamais je refais des apnée à 10m ...
Viens ensuite l'épreuve que je redoute : la descente à 40m. Pas tellement pour l'épreuve en elle-même, mais pour le moniteur.
A quelle sauce va-t-il nous manger ? Va-t-il se comporter comme à Fréjus en février, motif d'une franche discussion, pour ne pas dire plus ?
JC qui est mon binôme N4 est dans le même état d'esprit, la réputation du moniteur le précède.
Au final, on s'en est tous les deux bien sortis : descente bien droite me concernant, JC doit se verticaliser un peu plus, mais rien de méchant. Vidage de masque et lâcher reprise d'embout nickel.
Quant à l'intervention, nous avons eu droit tous les deux au plongeur paniqué qui veut remonter à tout prix en palmant comme un malade. Nous intervenons chacun à notre tour pour l'attraper, freiner la remontée, bloquer ses palmes, lui maintenir l'embout sinon il le recrache, gérer ses mains qui nous perturbent en gonflant sa stab, la notre ou nous prend le détendeur. Tout cela en le regardant pour montrer qu'on maitrise et le rassurer. Le moniteur est content de notre prestation, il m'écrit sur sa tablette : "bravo, j'ai aimé".
JC moi sortons de l'eau avec le sourire jusqu'aux oreilles.
40m, 29mn nous avons respecté les paramètres TTC donnés par le directeur de plongée, c'est un exploit avec notre moniteur ...
On analyse des petits trucs au debrief : exemple, pour gérer les mains baladeuses, il faut se coller contre l'excité pour limiter ses mouvements. Ne surtout pas s'éloigner, sinon c'est le bordel. Leçon retenue, mise en pratique sans en avoir conscience. 
L'épreuve est finie, un grand soulagement.
A la suivante : la sieste (sauf qu'elle sera courte, vu que je tape le compte rendu ...)
16h, assistance gilet 30m, avec Gérard (à la fin vous aurez compris que je plonge avec JC le matin et Gérard l'après-midi). Dédé est notre moniteur MF1.
il part comme une balle vers le fond à 30m, il m'attendra, je n'ai pas envie de m'exploser les tympans, qui commencent à tirer.
La visibilité est pourrie, c'est bien la première fois que cela arrive.
Gérard attaque sa remontée, il utilise une prise que je ne connaissais pas, je la garde en mémoire, elle est vraiment bien. Pour autant, je continue d'utiliser la mienne, je suis bien calé, pas question de changer au dernier moment.
Mon assistance se déroule sans problème, je le vois aux yeux de Dédé qui acquiesce à chaque signe que je lui fais.
Arrêt net à 5m, 360°, j'en ai fini, on redescend pour le palier mi-profondeur. On est sous le bateau, on s'est recalé à chaque fin d'exercices. Le courant est vraiment fort, il faut batailler pour rester proche du bateau qui est ancré. Fin de plongée : 28m, 27mn, Débriefing au soleil. Dédé est content de nous, c'est le premier qui nous donne une note :
14 pour Gérard qui doit affiner la régularité de sa remontée et ne pas oublier le 360°,
17 pour moi, il avait la sensation que j'avais utilisé les palmes quelques petites secondes dans la zone des 10m. Et il a raison le Dédé, on la fait pas aux anciens : j'ai un poil trop purgé ma stab à 10m, j'ai eu l'impression de stagner. Ne voulant pas remettre de l'air sinon c'est le bordel à cette profondeur, j'ai préféré mettre un coup de palmes, que je pensais discret. Il faudra que je sois vigilant le jour de l'examen, c'était notre dernière assistance gilet.
Et j'ai respecté ma parole : avant de partir, je lui avais promis qu'on ne lui exposerai pas les oreilles à la remontée. J'ai rien osé dire pour la descente, je veux pas me faire remarquer.
Cours de matériel ce soir : autant c'était super clair lors du cours dispensé à Lyon, autant c'était nul ce soir, tout le monde est ressorti désappointé, on va potasser le bouquin de Foret, ce sera mieux : 1 heure de perdue.
Demain la grosse journée, il faut être en forme :
- 500m capelé (épreuve de groupe, tout équipé, tout le monde doit arriver en même temps en moins de 13mn, 14mn pour nos deux dames),  épreuve faite ou non faite
- 40m dans le bleu et intervention
- Mannequin
- RSE et DTH
- cours sur les compresseurs

Avec Ben-la-fusée, nous essayons d'organiser le 500m capelé pour éviter de rééditer l'exploit de la promotion 2010 : ils avaient joué sur le fait que le jury ne pourrait pas éliminer toute la promo, donc ils se sont calés sur le moins bon. Résultats des courses : 22mn au lieu de 13 et donc l'obligation de refaire l'épreuve pour tous.
Étant partisan du moindre effort, Ben et moi essayons de motiver deux personnes ayant fait un temps moyen/bon pour donner le tempo et la direction, les moins bons au milieu et les plus forts en fin et aux bords pour pousser et aider ceux qui en ont besoin.
On se base sur les temps du 800m, c'est notre seule référence, nous n'avons jamais réalisé cette épreuve ensemble, nous avons une tentative avant examen pour nous régler.
J'espère qu'on ne s'engueulera pas trop, qu'on ne cramera pas les plus faibles.
Et surtout que l'on conserve l'excellente ambiance qui règne.
La suite pour demain, si ma femme me lit, elle va comprendre que je me couche encore tard.

Haletant et passionnant ce compte-rendu !! Vivement la suite !

Merci malgré ta fatigue de nous faire tout ça

Lionel

Ouai, compte rendu sympa et détaillé qui nous replonge bien dans l'ambiance générale qui règne sur ce type d'exam. Je vois que rien n'a changé....
Bonne continuation

micromeca a écrit:Haletant et passionnant ce compte-rendu !! Vivement la suite !

Merci malgré ta fatigue de nous faire tout ça

Lionel

même avis, merci ; et puis bon courage pour la suite

C'est superbe de nous tenir en haleine de cette façon. Merci et bon courage pour la suite.

Tu tiens le bon bout Bardass ! Un grand merci pour les CR en live de Niolon

Merci, j'ai une demi-heure pour rédiger le cr de ce matin
Ça me donne du moral pour le continuer au lieu de roupiller

On est là on te suis avec attention, bravo

Bon courage, tu tiens le bon bout ...

Fred

ben alors, on l'attend le compte rendu de ce soir

C'est vrai que l'on commençait à s'y habituer à nos p'tites lectures du soir
Y aurait-il une nouvelle épreuve au Niv 4......orientation subaquatique de nuit ?

Edit: ah non, on est encore en avance....encore une heure à patienter

Mille merci pour ce cr , je suis scotche au récit , je veux la suite et le happy end cordialement .

Éric

Désolé, c'était la plus grosse journée aujourd'hui, j'ai fait le compte rendu à l'arrache, mais le voici et au pieu


Stage N4, mardi 14 juin

J'ai super mal dormi.
Pourtant, tout se passe bien ici.
J'ai appelé mes femmes hier, les filles m'ont tout de suite demandé si j'avais réussi tout ce que les maitres m'ont demandé, elles m'ont souhaité le gros mot interdit mais qu'elles ont droit de dire dans ce type de situation, ma chérie avait le sourire au téléphone. Même quand on a le moral, ça fait plaisir à entendre, je n'ai pas été parfait ces derniers temps pour ma famille.
J'ai mal dormi car trop gambergé sur l'épreuve du 500m.
Je l'ai rêvé des dizaines de fois pour qu'elle se passe bien.
J'ai rêvé que tout le monde explosait, les moins bons parce que le rythme est trop rapide, les bons parce que trop lents, on arrive hors délai, faut refaire. Au final, tout le monde s'engueule, tout le monde y va de sa proposition, c'est le bordel. Et moi, je file me mettre à l'écart pour les 5 jours qui restent à cause du Merdier que j'ai provoqué.
Fin du rêve, on se retrouve sur le quai à 8h et je propose à tout le monde de virer en douce tout ce qui dépasse, qui pèse et qui freine : parachute, accroche flexible, boussole, couteau, en gros tout ce qui ne sert à rien durant l'épreuve. Certains n'osent pas jusqu'à ce qu'un moniteur confirme mes propos. Ouf. Je propose aussi de ranger les manos, détendeurs de secours au plus près du corps, sauf le principal que l'on doit garder à la main en cas de pépin. Le DP fait le briefing, explique le déroulement de l'épreuve. Je prends la parole à la suite pour confirmer les positions de chacun. C'est bon, tout le monde joue le jeu, on s'échauffe 5mn et c'est le départ. Nos deux ouvreurs sont bien placés, ils donnent la cadence.
Je me mets en queue à gauche, Speedy Ben à droite.
Et ça part lentement, mais tout le monde est groupé, trop même, on se nage dessus. Les bons s'écartent pour laisser la place, le groupe se positionne bien. Mais c'est lent, je prends des repères de chrono pour le jour fatidique. J'assiste Françoise qui se bat dans les palmes du nageur devant elle, elle avance bien.
Je me retrouve à côté de Patrick, un de mes compagnons d'entraînement et de chambre. Il déteste cette épreuve, c'est sa hantise. Je me décale juste devant lui pour qu'il me voit et je lui donne le rythme. Signe ok, tout va bien.
Je relève la tête pour faire le point chrono, c'est le choc : déjà 8mn de passé et nous arrivons sur la pointe qui annonce l'entrée de la calanque de Niolon. Nous sommes donc à 100m de l'arrivée, c'est génial !!
On commence à voir le fond, voila les barres d'acier coulées pour les bouées de formation, le quai est là devant nous, tout le monde accélère.
Nous finissons groupés en 10mn15s. J'annonce le temps, tout le monde gueule de joie, les moniteurs applaudissent. Apparemment, personne n'a forcé et nous n'avons oublié personne.
Heureux et fiers, comme si l'on avait réalisé un exploit...
Il faudra juste améliorer l'espace entre plongeurs pour ne plus palmer la tête dans les palmes de devant.
Denis, le président du jury nous réunit et nous félicite pour l'épreuve Il nous rappelle aussi que c'était un entrainement et qu'il ne faudra pas flancher le jour dit. Et surtout, ne pas se reposer sur nos lauriers et rééditer l'exploit de la promotion précédente.
Comment ont-ils pu mettre 22mn quand on le fait en 10mn ? On est vraiment pas des athlètes, ni une promotion particulièrement brillante ? On se pose tous la question ...
Sieste au soleil avant la 40m, vu ce que j'ai dormi, ce n'est pas du luxe. J'ai mis de la crème et une casquette, apparemment, ça n'a pas marché, ce soir je suis un ver luisant :-(
JC et moi attendons notre moniteur du matin.
En voila un autre que je redoute, il a la même réputation que celui d'hier : tout fou, ça part dans tous les sens, toujours à en rajouter.
J'ai oublié de le dire : tous les deux sont plongeurs "TEK" avec les majuscules et tout le matos qui va avec : flexible de deux mètres dix (c'est précis chez DIR), respiration sur le secours, double enveloppe dorsale de 40l avec deux inflateurs croisés pour le gilet, parachute avec bonbonne d'air ...
Le voici qui descend torse nu, beau gosse, grosses Ray-Ban TopGun sur le nez. On dirait Tom Cruise en un peu plus grand et beaucoup plus large.
Ses premiers mots : "les gars, je suis vraiment énervé, on m'a piqué mon bloc nitrox, ça me gonfle les mecs qui respectent pas les consignes".
Pour info, les blocs nitrox sont des 15l réservés uniquement aux moniteurs, les prepa N4 sont en 12l. Il gueule donc à propos d'un autre moniteur ...
Il enchaine sur les consignes de l'épreuve, nous prévient que si l'on gère bien, il n'y aura pas de comportements erratiques sinon il en rajoutera une couche : les gars, faut traiter les problèmes sans attendre sinon on les empile.
Compris chef. On a intérêt à être bons.
On lui demande de nous présenter son matériel, Tom Jones nous fait les louanges de son montage. Avec en prime, un joli cours sur l'importance pour un moniteur d'être positif dans son comportement, son discours et son image auprès des plongeurs qu'il encadre, leur donner confiance et sérénité.
Et je souris à JC : on repense tous les deux à la première phrase de Tom Selleck en arrivant ...
Faites ce que je dis, pas ce que je fais !
Et JC qui en rajoute une couche sur la positive attitude, l'autre qui cavale et moi qui me marre. On s'entend bien avec JC.
On attaque la descente dans le bleu en parallèle avec JC. Oh le con, il a bouffé du tigre ! il part comme une balle. Avec Brad Pitt qui suit derrière.
M'en fous, je descends sans un coup de palme, je veux pas être shooté en bas et mes tympans sont durs. Je trouve ma descente assez rectiligne mais je n'aurai aucune appréciation vu que Richard Gère ne me regarde pas.
Stabilisation nickel à 37m comme prévu, vidage de masque et lâcher reprise d'embout torchés, c'est moi qui ait l'honneur de subir les hostilités. Je suis guide et nous partons en exploration. Deux secondes après, il fixe son ordinateur, le fixe encore. Allez narcose mon gars. Tu es peut-être acteur, Leonardo, mais tu surjoues. Je l'attrape, le remonte. Fin de l'interprétation des signes. On repart en exploration, trois secondes après, il commence à ventiler sérieusement : essoufflement. Je l'attrape par sa sangle droite, et je gonfle. On monte. Je lui demande d'expirer. Bon dieu, il n'y pas de main sur son détendeur, je vois à ses yeux qu'il a compris aussi. Et pan ma main gauche vient se fixer sur son embout. La La La, tu pourras pas le cracher, Jonnhy Depp. Je t'ai eu ...
Du coup, il me fait un petit coup de panique en palmant comme un malade vers la surface. Je lui choppe ses jambes avec les miennes et le calme. Fin d'exercice pour moi, ça devrait être tout bon.
A JC qui subit à peu près le même traitement.
La fin de plongée est guidée par JC qui essaie le parachute à bouteille d'Andy Garcia. Ok super, c'est bien le tek mais je garde mon parachute à soupape tout bête.
Retour surface après la tripotée de paliers, il sourit, c'est bon pour nous. Normal, c'est un mec positif, notre John Travolta.
Débriefing : il est déçu de n'avoir pas pu cracher son détendeur. Et ben non mon couillon, j'ai tiré avant toi, John Wayne.
C'est tout bon, JC et moi, on est fin prêts pour l'examen.
Merci Marlon Brando, finalement, t'es quand même sympa.
A moi d'analyser : bourricot, fais gaffe à pas oublier le maintien de détendeur. Un peu trop de confiance en moi ...

14h, mannequin, je vais pas détailler sinon que j'ai bien pris mes amers, quasiment même temps, 5mn12 sans trop forcer, j'ai vu ma note subrepticement au débriefing, 17/20. Dommage, cela ne compte pas.
16h, le moniteur est Fabrice pour une DTH avec tractage. Gérard et moi, on sent qu'il n'est pas dans son assiette. Normal, tout à l'heure, il a balancé le mannequin en plastique dur sur la tête de son meilleur copain, moniteur lui aussi, qui assurait la sécurité dans l'eau. Bilan : direction les urgences, 12 points de sutures sur le crâne. C'est pas la meilleure blague qu'il ait fait ...
Mais ce gars est vraiment sympa, un vrai gentil. Il gamberge. On va lui montrer qu'on assure.
Et comme je fais pas les choses à moitié, comme pour les desserts, j'ai fait une double DTH. D'abord, une belle poussée des bras et des jambes à 20m. Et plus rien dans la zone des 15m, ça monte plus. Normal je racle le haut du tombant à côté duquel nous avons démarré, le courant et ma propulsion de départ nous ont déplacé. Promis, j'ai rien cassé, le tombant est complètement pelé.  Faut que je sorte de là, j'inspire à fond, je rebalance les bras vers le haut et je palme comme un taré, ça marche mais je suis cuit. Je finis le tractage à l'arrache. Fin de l'exercice.
Mon oreille droite ne passe plus, j'attends à 7m pour les paliers pendant que Gérard bosse. Il fait une bonne prestation mais le confort de l'assisté pourrait être meilleur. Affinage, affinage.
Et moi je note qu'à la prochaine DTH, le jour de l'examen, je dois me démerder pour choisir un coin sans tombant à côté.

Demain, c'est décidé, je ne plonge pas, je ne mets pas un pied dans l'eau. Mon tympan et le conduit droit sont bien enflammés, le médecin fédéral qui nous suit me donne de la cortisone.
Pas de souci côté direction du stage, Lionel est un ange, il nous l'avait dit dès le début : à nous de nous adapter en fonction de nos besoins, les moniteurs sont à notre service pour que l'on réussisse.
J'ai validé, affiné, ça fait 10 fois qu'on me dit que c'est bon, alors basta, vite que ça arrive pour qu'on en soit débarrassé.
Et surtout ça me laisse une journée pour potasser le matériel, les compresseurs et le matelotage.
Deux angoisses de moins à gérer, je devrais bien dormir ce soir !

Encore un reportage haletant ! On est avec toi !!

Lionel

reposes toi bien et récupère .... courage pour la fin !

Bonne nuit