Techniques de polissage

Le papier ne verre n'est pas à l'eau et est utilisé majoritairement pour poncer le bois... par contre la papier au carbure de silicium (type carrosserie) doit être utilisé nécessairement avec de l'eau pour la lubrification car en fait c'est de l'usinage que vous faites avec un lubrifiant et pour que la coupe soit correcte il faut que les grains de carbure de silicium soient toujours coupants sans échauffement.

Si vous utilisez trop longtemps un papier abrasif ces grains s'érodent, deviennent donc arrondis, et ne font plus leur travail correctement. Vous obtenez alors une surface avec des rayures plus fines qu'au démarrage avec votre papier... vous êtes alors satisfaits... TOUT FAUX !! vous avez tout simplement mal bossés... il fallait en fait changer plus régulièrement ce papier qui s'use très vite (dès l'apparition de rayures plus fines que initialement) et adopter un papier plus fin et tout ça jusqu'à obtention de l'aspect final désiré.

Exemple de grains du plus gros au plus fin SiC : 220-500-1200-2400-4000 et ensuite on attaque le 3 microns diamants, 1 micron puis 1/4 de micron si nécessaire.

Lionel

micromeca a écrit:... par contre la papier au carbure de silicium (type carrosserie) doit être utilisé nécessairement avec de l'eau pour la lubrification car en fait c'est de l'usinage que vous faites avec un lubrifiant et pour que la coupe soit correcte il faut que les grains de carbure de silicium soient toujours coupants sans échauffement.

Lionel

Intéressant information, je ne le connaissais pas.
En autre, je pensais que plus d´usure a le papier, plus douce doit produire lla finition. Ainsi, il y a quelque fois que le résultat est au contraire, sans comprendre ce qu´il s´été passant

C´est vrai, c´est mieux travailler en sachant pourquoi on arrive les choses.
Merci, Lionel, de partager l´information

Amicalement

Pas de problème, ça fait partie de mon boulot, j'ai fait un stage de 3 jours sur les techniques d'enrobage, polissage pour coupes matérialographiques, mais là ça dépasse les montres même si les bases du polissage sont communes.

Un autre exemple :

- Lorsque j'effectue du polissage d'échantillons enrobés (petites pièces métalliques, verre, céramiques, divers matériaux, incluent dans de la résine permettant une manipulation plus aisée lors du polissage pour obtenir une qualité de surface optimale) sur des disques abrasifs en rotation lubrifiés à l'eau, je change parfois toutes les 3 minutes (voir moins) le papier en SiC pour en prendre un autre neuf... pour changer moins souvent il faut passer à des disques spécifiques chargés en diamants...

A chaque taille, ses rayures, de la plus grosse à la plus petite et un papier à forts grains doit faire de grosses rayures, pas de petites... donc changer aussi souvent que nécessaire le papier est un des secrets d'un polissage réussi...

Lionel

micromeca a écrit:

A chaque taille, ses rayures, de la plus grosse à la plus petite et un papier à forts grains doit faire de grosses rayures, pas de petites... donc changer aussi souvent que nécessaire le papier est un des secrets d'un polissage réussi...

Lionel

Toujours bon à savoir....

micromeca a écrit:Pas de problème, ça fait partie de mon boulot, j'ai fait un stage de 3 jours sur les techniques d'enrobage, polissage pour coupes matérialographiques, mais là ça dépasse les montres même si les bases du polissage sont communes.

Un autre exemple :

- Lorsque j'effectue du polissage d'échantillons enrobés (petites pièces métalliques, verre, céramiques, divers matériaux, incluent dans de la résine permettant une manipulation plus aisée lors du polissage pour obtenir une qualité de surface optimale) sur des disques abrasifs en rotation lubrifiés à l'eau, je change parfois toutes les 3 minutes (voir moins) le papier en SiC pour en prendre un autre neuf... pour changer moins souvent il faut passer à des disques spécifiques chargés en diamants...

A chaque taille, ses rayures, de la plus grosse à la plus petite et un papier à forts grains doit faire de grosses rayures, pas de petites... donc changer aussi souvent que nécessaire le papier est un des secrets d'un polissage réussi...

Lionel

merci Micromeca d'aclairer notre lanterne de ton eclairage de pro. Je pousse le vice jusqu'a te demander une serie de photos quand 'tas une minute qui illustre sur un exemple le fait que qnd on commence a obtenir des rayures plus petites que ce pour quoi le papier SIC est fait, on fait pas un boulot optimum.

Le principe est que lorsque la coupe des grains n'est plus suffisante, les grains arrondis peuvent échauffer la matière, se loger en se détachant du support dans la matière à polir, créer des surfaces non planes... il n'y a plus alors usinage par enlèvement de matière (avec production de copeaux) mais arrachage avec une surface irrégulière, des défauts innombrables de forme avec des microcratères et parfois même des grains détachés incrustés de SiC.

Un papier au SiC de grain 4000 équivaut environ à une taille de grains de 5 microns mais des grains aux arrêtes vives, pas des grains totalement arrondis...

Lorsque l'on fait de l'usinage sur un tour, une fraiseuse, on utilise des outils parfaitement affutés, le principe est identique en polissage où les outils sont alors les milliers de grains enrobés dans un support et ces grains ont des facettes agressives qui s'érodent très vites...

Le polissage est de l'usinage en fait, l'enlèvement de matière doit être d'épaisseur constante, on n'arrache pas la matière, on la coupe...

J'essaierai de voir au boulot si j'ai des photos la dessus.

Lionel

Ce soir, je vais vous faire des scans d'un livre intéressant spécialisé sur le polissage et j'ouvrirai une rubrique à cette fin.

Edit : c'est fait, j'ai déplacé les messages traitant du polissage dans ce post spécialisé.

Lionel

super ce post technique, merci Lionel! J'ai compris enfin pq il fallait changer souvent de "papier"...tu n'évoques pas le rinçage ou nettoyage entre deux grains, comment procèdes-tu?

Rinçage à l'eau sous le robinet (ou à l'alcool) systématique et séchage au coton hydrophile pour éviter les rayures obligatoires avec n'importe qu'elle chiffon, même doux... il faut vraiment faire attention aux moindres interstices où peuvent séjourner le produit de polissage précédent (grains plus gros).

Le support utilisé pour le polissage que ce soit le papier abrasif, un drap coton, du feutre, un cabron de peau, doit bien entendu n'être réservé qu'à un type de grains...

Le polissage doit s'effectuer dans 2 directions perpendiculaires, alternativement si procédé manuel bien entendu (en auto, la pièce et le drap de polissage sont en rotation et tournent dans le même sens à des vitesses différentes) ==>

- Donc on polit dans un sens pendant 30s par exemple puis on tourne la pièce d'1/4 de tour (ou le sens de déplacement du disque de polissage en rotation) puis on repolit 30s, etc.

A titre indicatif : Au niveau de la vitesse de rotation d'un plateau de polissage (la pièce est tenue à la main et s'applique sur le disque abrasif en rotation), la vitesse est assez faible de l'ordre de 300tr/mn pour du papier au SiC et 150tr/mn pour la finition sur drap imprégné de diamants==> donc attention à ne jamais tourner très vite si jamais vous effectuer un polissage mécanique non manuel (dremel...)

Lionel

merci pour toutes ces infos techniques tres appreciees parce que c'est carrement pas facile a trouver et pas faciel de comprendre ce qu'on fait de bien ou pas.

genial ce post.
et maintenant on sait ou les polis sont! (j'ai pas pu resister )

J'ai scanné de nombreuses pages d'un guide technique et mis en page sous la forme d'un format .pdf aisément consultable et imprimable à une définition suffisante. C'est du lourd techniquement et en poids (42Mo) .

Bien sûr, ce guide n'est pas spécifiquement conçu pour l'horlogerie mais en techniques de base et compréhension de défauts il est pas mal. Ceux qui sont allergiques à la technique vont avoir du mal !

Une exlusivité sur un forum horloger !!

Je vous mettrai un lien vers le fichier ce soir.

Lionel

Bon, je suis un peu embêté... mon fichier .pdf est trop gros ce qui fait que mon hébergeur refuse de me le prendre pour éviter de bouffer de la bande passante sur mon serveur semi-dédié, donc je vais vous mettre les images au format .jpg mais avec une résolution suffisante pour pourvoir y lire quelque chose.

Ces images sont larges car j'ai scanné à la fois les 2 pages ouvertes du livre. Les voici dans l'ordre, numérotées de 1 à 20 :










































Bonne lecture !

Lio, t'es un KING !!! Grand merci, faut absolument sauvegarder ce post et tes scans !

génial! Je vais me lire tout ça tranquillou....

super post... merci Lionel!

Eh ben... Ca ne déconne plus par ici...
Intéressant... J'ai hâte de voir le résultat de ceux qui vont essayer de polir leur montre, maintenant.

merci.
Je crois que Micromeca merite le titre de Docteur es-polissage sur MDP.
bon, va me falloir une petite minute pour digerer toutes ces infos, quand meme.

genial les photos des etats de surfaces avec les rayures: ca illustre parfaitement ce que tu disais plus haut.

le beurrage de l'acier: ca c'est une decouverte!

Merci pour une très bonne information.
Je dois la lire lentement, pour bien comprendre.
Je suis sur qu´avec cela, j´aurai mieux résultats
Amicalement

J'ai récupéré des feuilles pour quelques cliché quand j'aurais 2 minutes

Voici quelques macro

Grain 150


Grain 240


Grain 600


Grain 1200


Grain 1200 avec une feuille de papier


Je n'avais que ça sous la main.

En SiC on va jusqu'au 4000 en règle général, ce qui correspond à 5 microns, il faut que je mette en ligne un tableau comparatif de la granulométrie du papier avec la taille des grains en microns.

Lionel

Voici le tableau comparatif de la granulométrie du papier avec l'équivalence en taille de grains en microns (0,001 mm).



Pour les explications : en haut la granulométrie du papier telle qu'on la connait en général en Europe et en bas l'équivalence en microns (grosseur de grains). On va donc du plus gros au plus petit, de 260 µm (0,26mm) pour un papier type 60 à 5µm (0,005mm) pour un papier type 4000.

Lionel