delta...

en 1967 (j'avais un an!) une sub coutait deux fois plus qu'une seiko 6105 (en dollar). Aujourd'hui, 9 fois plus (sub x "sumo"), pourquoi?

A vous...argumentez, pas de trollage à al c... please!

Juste une réflexion en passant : peut-être que l'équivalent Seiko d'une Sub c'est la Marine Master et non la Sumo. Dans ce cas l'augmentation de l'écart est moins flagrante.

Ceci dit, je me lance avec quelques idées en vrac :
- Rolex fait comme les autres suisses et profite de l'attrait pour le swiss made
- Seiko produit de plus grands volumes, l'amortissement de la R&D est donc plus facile, donc les prix peuvent être plus bas
- dans l'esprit du grand public, Rolex c'est LA marque haut de gamme alors que Seiko se place plutôt en moyenne gamme. Du coup, pas possible de pratiquer les mêmes prix

La logique commerciale et la cible des 2 sociétés ne doivent pas être les mêmes :

- Production de masse en quantité "industrielle" pour Seiko avec des gammes de produits variées (auto, kinetic, quartz) et très différenciées (avec du très haut de gamme).

- Production "restreinte" (1 million tout de même) et moins diversifiée chez Rolex qui vise un autre public (précision, finition en métaux précieux, image, histoire, gestion d'une certaine "pénurie" entretenue), ce qui explique sans peut-être les écarts de prix sur le long terme.

Chaque marque a sa logique commerciale et ses atouts, et trouve son public : n'est-ce point là l'essentiel ?

le budget publicitaire US pour rolex en 2005 etait de 47 Millions de dollars, Seiko etait 3eme avec 18Millions ou ds ces eaux.

la reponse est: le marketing. Rolex en 67 n'avait surement pas la notoriete de rolex maintenant. Seiko n'a pas suivi niveau image de marque.

Rolex a su aussi tirer ses prix vers le haut en produisant les memes montres en metaux precieux, ce qui du meme cout leur a permis de monter les prix des modeles acier. l'idee c'est achete une rolex qui peut (pas qui veut!). Rolex est le preimer "consommateur" d'or en suisse!

au final, le differentiel qualite n'a probablement pas evolue ds les memes proportions, mais les efforts marketing toujours tres judicieux ont contribue a donner a Rolex une image de leader, et, dans les produits de luxe, le leader peut se permettre un premium sur ses prix.

ce qui est interessant c'est que techniquement, seiko et son spring drive pourrrait promouvoir le concept de marque de luxe ( toyota-lexus) mais cette demarche ne semble pas privilegiee. et c'est le principal frien pour seiko de monter globalement ses prix. le client ( sauf le passionne averti) a du mal a comprendre qu'il y ait des seiko a 30 euros et des seiko a 3000. une telle etandue de gamme est d'ailleurs unique a mon avis. tout les autres segmentent et meme creent une deuxieme marque ( Gperregaux et Jean Richard) ou meme rolex et tudor pour surtout ne pas melanger les images de marques et diluer la capacite a faire payer le produit plus cher en regard de l'effort marketing pour consolider une image de marque luxe.

maintenant, d'un point de vu economique, Siko est-il 9 fois moins profitable que Rolex? pas sur...

Merci de faire avancer ce débat de façon sereine! Vos avis réfléchis sont très intéressants. Je ne souhaite pas ici de "débat" mille fois vu et revu rolex-seiko, mais simplement essayer de comprendre cet écart de prix qui ne cesse de grandir depuis 40 ans.

@ totof: je n'ai pas prix la MM comme "équivalent" actuel d'une sub: dans les années 67/70, seiko n'avait que la 6217 puis la 6105; la MM aujpourd'hui n'appartient pas à cette filiation mais à celle de la 6159.

@time: chez Rolex les évolutions sont certes rares mais néammoins importantes: passage à l'acier 304, couronne triplock, améliorations du mécanisme -"discrètes mais efficaces"...

Ce qui m'interpelle c'est l'évolution tarifaire pour un produit qui, à l'origine, est un produit basique dans le monde de l'horlogerie et qui a subsisté jusqu'à aujourd'hui avec peu de changements hors ceux précités.
Je comprends mieux ce qui se fait chez seiko (ou autres): une gamme "basique" avec par ex une skx héritière des 6217/6105/etc vendue aujourd'hui nettement moins chère que ses ancêtres à leur époque; une gamme "high end" avec les MM et autres GS méca ou sd.
Chez rolex, il semblerait qu'on soit passé d'une plongeuse vendue pour cet usage à tout autre chose? De quand date ce virage?

a mon avis, ce virage date de la reaction a la lame de fond du quartz ou tout le monde a un peu perdu la boule. les catalogues se sont reduits comme peau de chagrin et Rolex a investi massivement dans son image pour resister a une deferlante qui a l'eopque mettait a portee de bourse des montres vraiment plus precises ( au moins sur le papier et sur les concours) que les montres meca.

les affiches Rolex des annees 70-80 sont toutes tournees vers une certaine forme d'excellence. on rajoute une bonne couche de metal precieux par la dessus pour que les riches se la pete en rolex et ca renforce l'image de signe exterieur de richesse de la montre. en 1967, peu de gens avaient plus d'une montre. maintenant la montre est un accessoire de mode. les croissance des marques le confirment depuis des annees, meme si on note une forte acceleratino ds les 3-4 dernieres annees.

a mon sens, seiko a choisi de ne pas suivre le train du luxe. Ils ont probablement investi dans la modernisation de l'outil de production pour diminuer les cout. enfin c'est pas zero budget marketing non plus (cf mes nombres sites plus haut) mais c'est pas la seiko en platine en 4eme de couverture de national geographic non plus.

seiko ne s'est pas positionne sur le creneau: signe exterieur de richesse. il 'ny a pas bcp de place pour bcp ds ce creneau. a mon sens, l'autre marque qui est sur le meme creneau, c'est cartier: un signe exterieur de richesse tres reconnaissable avec a l'interieur des tocantes des mecaniques claissques et bien faites mais pas furieuses non plus. (je ne parle pas collection privee evidemment).

en fait, Rolex a savamment conserve des avancees techniques visant un but quasi exclusivement: faire toujours plus fiable. les complications ne sont pas les choux gras de la maison.

seiko est a mon sens prisonnier de la trop grande etendue de la gamme. c'est tres difficile de vehiculer une idee d'excellence quand un vend des produits tres bon marche, ds des materiaux basiques ( plastoc) jusqu'aux produits de super luxe comme les GS et autres izul. ds la culture occidentale on aime compartimenter. ca passe surement mieux ds la culture orientale, je suppose.

petite anecdote au passage: j'ai visite Taiwan et je voulais ramener une petite theiere en terre comme souvenir. je vais ds une boutique qui en vendait des 10aines. le type les fabriquait. ds la meme boutique t'avait la petite theiere en terre cuite a 20 balles et la petite theiere en terre cuite a 2000 balles. a l'oeil de l'expert que j'etais (pas) aucune difference. j'ai pris celle qui me plaisait a 50 balles: une petite theiere en terre cuite, donc.

ce que je veux dire par cette anecdote c'est qu'il est tres possible que culturellement le positionnenent de seiko ds les pays occidentaux est pas tres adapte a proposer les produits "plus techniques" ( si on peut appeler une plongeuse meca pas furieuse, un produit plus technique). je pense que c'est en train de changer: cf le seikocenter, mais cote image de marque, seiko ca fait pas encore rever comme rolex, simplement parce que seiko ds son marketing ne nous vend pas ce reve de sauter de son yacht a son bolide de course ou de concourir sur une parcours de golf prestigieux ou de se prendre pour le plus glorieux des explorateurs ...

Je pense que si aujourd'hui Rolex changeait son positionnement en prix par rapport à ses clients, il deviendrait moins crédible et perdrait nombre d'entre eux... ce qui est valable pour toutes les marques d'un prix assez élevé à mon avis.

Lionel

j'aime bien l'analyse de Time. A l'époque comme maintenant: recentrage sur le créneau "luxe" ou "standing" pour faire différent et résister au rouleau compresseur quartz. Très bon sponsoring de personnalités ou de records, très bonnes pubs...et très bons produits.
Il est évident que seiko ne s'est pas impliqué sur ce terrain, vu que la manuf avait misé à fond sur le quartz (disparition de la gamme GS par ex) avec raison...mais plus maintenant! D'ou le long chemin à parcourir pour lamarque nippone, avec par ex la relance des GS méca en 1998. Très tard pour aller concurrencer l'image de marque de rolex dans le monde, malgré des produits de qualité équivalente à des prix "comparables".
La compartimentation existe aussi chez seiko avec Crédor ou GS, mais le marché japonais étant auto-suffisant, l'expansion n'est pas évidente.

J'aimerais bien avoir les avis de passionnés rolophiles et de gens dont le markéting est la profession!

Juste quelques impressions:

Seiko a joué sur la modernisation de ses produits en axant sa communication là dessus (montre moderne et précise) et en ciblant un public plus large: dans mes souvenirs, la Seiko quartz dans les 80ies, c'est à la fois la montre de James Bond (Roger Moore) et celle des journalistes d'RTL (il est 13 heures à ma montre Seiko Quartz...).

Seiko semble avoir gardé ce large créneau et ne pas avoir cherché à monter en positionnement, contrairement à une marque comme Omega passée du rayon montres lambda au rayon "luxe" dans un magasin du BVD Haussmann...

Ceci relève peut-être effectivement d'une approche japonaise ou asiatique. Pour reprendre l'exemple Toyota/Lexus, il me semble que Lexus a surtout joué sur l'image de la technologie, de la finition, de la fiabilité dans sa communication... tout comme Toyota...

Pour ce qui est de Rolex, je me souviens avoir lu que l'image de la marque avait changé dans les années 80 avec l'intérêt que lui ont porté les Yuppies/Golden Boys New-Yorkais.. ceci a sans doute favorisé le positionnement "signe extérieur de richesse" (soyons clairs, Rolex n'avait pas la réputation d'être la montre de Mr tout le monde avant les 80ies, bien au contraire, était déjà portée, entre autres, par des "people", mais n'avait pas, semble-t-il, cette image "bling", cette connotation "signe extérieur de richesse", "parvenu".. qu'on lui attribue souvent aujourd'hui...) encore davantage avec cette vague quartz à laquelle il fallait résister...

Ce positionnement a pu perdurer et s'accélerer alors que des concurrents "montaient en gamme" (ou tout au moins en positionnement)....

Cordialement,

NTR

alemmar a écrit:

J'aimerais bien avoir les avis (de passionnés rolophiles) et de gens dont le markéting est la profession!

ben ca y est!
time2tic, vendeur de camelotte!