Techno tritium encapsulé dite GTLS

Principe :

- L'utilisation de matière phosphorescente de type luminova ou autre implique une exposition à la lumière pour pouvoir être activée et briller dans le noir. La luminosité est liée à la source d'exposition à la lumière plus ou moins forte et plus ou moins longue ainsi qu'à l'épaisseur de matière phosphorescente appliquée sur les index du cadran et sur les aiguilles. Il faut bien sûr contenir l'épaisseur de matière phosphorescente déposée sur le cadran, les index cerclés permettent théoriquement une plus grande application que les index "peints" directement sur le cadran.

L'inconvénient majeur de cette technique est qu'elle dépend d'une source lumineuse pour être activée et possède une action dégressive.

Depuis 1991, l'armée américaine utilise des montres disposant d'un autre sytème d'illumination développé en Suisse par la société mb-microtec. Cette autre technologie est basée sur l'utilisation de tritium, élément radioactif, non pas sous forme solide comme il a été déjà utilisé depuis longtemps sur les index et aiguilles de diverses montres à vocation militaire, mais sous forme gazeuse.

Que ce soit sous forme solide ou gazeuse, le principe est le même :
- Les électrons émis par le tritium excitent une substance phosphorescente en donnant une lumière froide caractéristique, sans besoin d'une quelconque source de lumière externe de type soleil ou torche électrique comme avec le super-luminova ou autre matière phosphorescente seule.
- Sous forme solide, il est appliqué sur les index du cadran et les aiguilles, mélangé à une substance phosphorescente.

- Dans la solution technique qui nous intéresse, il est enfermé sous forme gazeuse dans une capsule de verre hermétique préalablement reconverte d'une substance phosphorescente. Ce procédé est presque 100 fois plus luminescent que le tritium mélangé à une substance phosphorescente appliquée de manière traditionnelle.

Cette technologie miniature est dénommée mb-microtec illumination ou mb-microtec GTLS (gaseous tritium light source).
La période radioactive de l'élément tritium est d'environ 12 ans et la luminosité est garantie sur une période de 10 ans par le fabricant mais en fait elle dure plus de 20 ans avec moins de luminosité mais toujours permanente sans aucune source lumineuse extérieure.

Avant d'être utilisée pour des montres, cette techno fabriquée par mb-microtech a d'abord été utilisée dans des compas fournis par Stocker & Yale aux US. L'histoire dit que c'est le président de Stocker & Yale qui eu l'idée d'utiliser ce type d'illumination après avoir eu des problèmes de niveau de radioactivité trop élevé, détecté sur certaines de ses montres de dotation utilisant du tritium sous forme de peinture appliquée. Ce qui est sûr c'est qu'il fallu batailler sévère sur le plan législatif aux US pour introduire cette nouvelle techno, aux montres.

Seule la société suisse mb-microtec fabrique ce type de technologie et possède toutes les autorisations nécessaires à l'utilisation et la mise en oeuvre de substances radioactives. Cette technologie, utilisée d'abord uniquement pour des applications militaires, est aujourd'hui disponible dans le domaine civile sous différentes marques toutes assemblées par mb-microtec.

Les 3 premières montres à utiliser cette technologie furent :

- La SandY 490 Type 1 et type 2 avec boîter en matière plastique et mouvement mécanique.
- La SandY P5900 type 3 de Stocker & Yale (SandY) avec mouvement à quartz, répondant à la fois aux réglementations sur les matières radioactives US et aux nouvelles spécifications militaires, testée sur prototype en 1990 et acceptée en 1991 comme montre officielle de dotation.

- En 1991 Stocker & Yale et mb-microtec furent qualifiés avec une montre aujourd'hui bien connue : la P6500 Type 6 Navigator, avec une boîter et une lunette tournante en résine de type GMT possèdant des propriétés antimagnétiques permettant son utilisation à proximité de mines.

Le partenariat entre la société Stocker & Yale fournisseur officiel de l'armée US et la société suisse mb-microtech permis cette réalisation.

La société canadienne MARATHON, fournisseurs comme Stocker & Yale de l'armée US était aussi sur le coup... elle avait ses montres fabriquées en suisse par Gallet S.A. au début puis plus tard par leur propre compagnie installée dans La Chaux-de-Fonds. En 1989 Gallet commanda elle aussi des microtubes à la société mb-microtech mais ne les reçus qu'en 1990 et ne disposait toujours pas de l'autorisation nécessaire à ce type de tube renfermant du tritium gazeux..

La guerre du Golf éclata en janvier 1991 et il fallu approvisonner aux US un fort stock de montres dans un délai hyper court, Stocker & Yale et Marathon furent en compétition.
- Marathon gagna en rapidité en approvisonnant les premières 60 000 montres utilisant cette techno développée par mb-microtech.
- Stocker & Yale fut capable en 1991 de fournir aux US une quantité de 500 P5900 type 3 et plus tard 10 000 montres par commande. En 1994 arriva la 1ère commande de 14 000 montres P6500 Type 6 Navigator.

Récemment mb-microtech relança la production de la Navigator type 6 et P5900 type 3 avec une déclinaison public portant la marque Traser H3 et équipée d'une date.

Stocker & Yale 490 type 1 :


Marathon navigator type 6 :


mb-microtec P5900 type 3 :


mb-microtec P6500 type 6 :



Lionel

ouh ça c'est un super post Lionel!! Super intéressant et documenté, un grand merci!

alors là

Super intéressant et bien expliqué.

Merci

super post Lionel !

La mienne, Marathon Navigator USAF Issue... issue des stocks de ses composants, boite et mouvement.

Je confirme que la luminosité a perdu par rapport à ce que je pouvais lire... cela dit, 17 ans après, ça s'illumine toujours !


credit : scubawatch.org

Le fond et son marquage réglementaire et la date...

Elle est superbe !

Lionel

alemmar a écrit:

ouh ça c'est un super post Lionel!! Super intéressant et documenté, un grand merci!

tout à fait d 'accord avec alemmar( et ocedare aussi ) post tout à fait essentiel pour mieux comprendre et s'y retrouver un peu sur les différends systèmes de luminescences.

merci pour ce post , super !

merci pour le post
super; tres instructif
marc2a

Merci Lionel !
Ca c'est du post !

Quelque vieille photo de ma traser "Diver"










mirza

merci Lionel : jolie synthèse de cette techno !

Merci pour ce post très intéressant!

vraiment top cette montre, je trouve le boitier très très bien dessiné et le reste nickel: sobre et lisible. Nice!

Un post technique super intéressant

Cette information n´est pas facile de trouver

Merci Lionel de partager

Existe t'il encore des montres neuves avec ce système?

oui, au moins la Marathon TSAR et je me demande si TASER ne continue pas? par contre quid de l'importation en France?

Fabrice a écrit:oui, au moins la Marathon TSAR et je me demande si TASER ne continue pas? par contre quid de l'importation en France?

j'ai reçu la mienne des USA sans problème - mais je ne saurai dire si c'est autorisé ?!

Bien sûr, sous la marque Traser, Luminox, Marathon... j'ai fait une revue de la mienne :

Traser P6506

et nous en avons parlé récemment aussi dans la rubrique des montres de plongée.

Lionel

Que pensez vous de ça ?

http://www.criirad.org/actualites/communiques/tritium/tritium.quest.doc

angel a écrit:Que pensez vous de ça ?

http://www.criirad.org/actualites/communiques/tritium/tritium.quest.doc

Ca faisait longtemps...
Normalement le tritium de nos montres est à l'intérieur et est censé y rester, surtout quand il s'agit de montres étanches.

Je serais plus circonspect à propos de cadrans au radium (ce qu'il y avait avant le tritium) qui tombent en morceaux.

Pas de danger avec le tritium qui est sous forme gazeuse dans ces micro-tubes. Le rayonnement bêta émis est déjà stoppé par le verre de la micro-capsule étanche soudée laser. De plus la glace de la montre offre une 2ème protection aux rayonnements, aucun risque avec cette technologie fabriquée en Suisse qui est tout de même très à cheval sur l'écologie... ce n'est pas comme si tu ingérait du tritium...

Lionel