IX. l'ancètre du néoprène : la muta di gomma

pourquoi parler ici d'un vêtement de plongée alors que nous sommes a la rubrique "recycleurs ventraux" : tout simplement parce que la naissance du vêtement pour plongeur autonome est directement liée a l'utilisation de recycleurs !

a la veille de la deuxième guerre mondiale la marine italienne développe un corps de plongeurs de combat utilisant des recycleurs a oxygène pur (voir l'historique ici) , rapidement il est necessaire de fabriquer pour ces hommes une protection thermique efficace en raison de l'autonomie importante des CCR02

Pirelli spécialiste du caoutchouc est mis a contribution, il développeront cette célèbre muta du gomma qui sera l'équipement standard des plongeurs de combat italiens pendant le second conflit mondial : cette protection n'est PAS un néoprène mais bien une peau de caoutchouc qui se portait sur des sous vêtements en laine : d'une conception proche d'une étanche moderne, le plongeur était tenu "au sec" mais sans possibilité d'injection d'air : vu les faibles profondeurs d'utilisation d'un CCR02 ce n'est pas indispensable

après la guerre Pirelli commercialisera le vêtement, je vous présente ici une documentation complète américaine de Pirelli ou l'on voit bien sur le recycleur O2

















voici maintenant des phots d'une muta di gomma



une sortie d'air en bec de canard pour évacuer l'air contenu dans la combinaison



détails de la ceinture étanche permettant de fermer le vêtement







détail du marquage



deux versions la muta di gomma 1 similaire au vêtement des plongeurs de combat



la muta di gomma 2 : renforcée

Pas évident à mettre, ce truc. Je retiens la photo du type sortant de l'eau avec son recycleur et son harpon, très 007!
On sait jusqu'à quelle date ce vetement a été commercialisé? Les années 60?

on dirait une tenue d'égoutier adaptée à la plongée

très interessant, merci
ils sont forts ces italiens

Nostromo a écrit:Pas évident à mettre, ce truc. Je retiens la photo du type sortant de l'eau avec son recycleur et son harpon, très 007!
On sait jusqu'à quelle date ce vetement a été commercialisé? Les années 60?

oui c'est tout a fait ça la muta di gomma disparait dans les années 60 au profit des combinaisons néoprènes nettement moins fragiles et plus simple d'emploi

Merci pour les documents, c'est très intéressant.

Ca avait l'air d'une difficulté à enfiler ! et quelle invention pourtant !

Merci de partager tes trouvailles. A noter que le gars sur la première photo est équipé tout comme l'homme grenouille dans l'album "Coke en Stock" des aventures de Tintin...

J'adore ces rétrospectives

JMBL a écrit:Merci de partager tes trouvailles. A noter que le gars sur la première photo est équipé tout comme l'homme grenouille dans l'album "Coke en Stock" des aventures de Tintin...

tu pourrai nous mettre un scan ?

Jean-Michel a écrit:

JMBL a écrit:Merci de partager tes trouvailles. A noter que le gars sur la première photo est équipé tout comme l'homme grenouille dans l'album "Coke en Stock" des aventures de Tintin...

tu pourrai nous mettre un scan ?

Non, je ne peux pas mettre un scan, car je n'ai pas l'album sous la main, mais cliquez donc là dessous, vous accéderez aux 2 planches, telles que parues dans l'édition belge du "Journal de Tintin" à la fin des années 50 et où figure notre homme-grenouille.

Planche1
Planche2

Je reconnais que j'ai parlé un peu vite, sa tenue n'est pas parfaitement identique à celle en photos dans tes documents, mais il y a quand même un méchant air de famille.

A ce propos, d'après un article paru dans "Les Amis d'Hergé" aux environs de 1996, il est très probable que cet homme-grenouille a été inspiré à Hergé par la couverture de l'édition française du livre de Cajus Bekker "Achtung : K-Männer" ("Les hommes grenouilles", Presses de la Cité, 1955), consacré aux nageurs de combats allemands de la seconde guerre mondiale.

J'espère que ça vous aura plus.

JM

Le masque , c'est le fameux facial Pirelli, mais Hergé a doté son plongeur d'un équipement classique. Très intéressant!
Je suis toujours épaté par les remarquables sources et capacités de documentation d'Hergé pour ses bandes dessinées.